Pancréatite aigüe : un traitement innovant
La pancréatite peut être chronique ou aigüe, dans le cas où elle est aigüe, elle correspond à une inflammation du pancréas qui peut se propager aux organes de voisinages et s’infecter. La pancréatite aigüe est une pathologie fréquente en France, et potentiellement mortelle lorsque l’inflammation se surinfecte et forme une nécrose infectée autour du pancréas.
Un traitement endoscopique innovant consiste à évacuer l’abcès et la nécrose qui s’e sont formés autour du pancréas, en faisant une communication entre l’estomac et l’abcès grâce à une prothèse. L’abcès se vide alors dans l’estomac, on introduit ensuite un endoscope dans la prothèse pour accéder à la nécrose infectée et ainsi l’évacuer complètement. Cette nouvelle technique permet d’améliorer la survie des patients présentant une pancréatite aigüe grave.
Nous avons mis en place à l’hôpital Saint Joseph, un parcours de soins intégrant ces nouvelles techniques endoscopiques, pour les patients atteints de pancréatite aigue grave.
Comment soigner une pancréatite aigüe ?
Environ 11 000 personnes sont hospitalisées en France chaque année pour une pancréatite aigüe. 2/3 d’entre elles sont bénignes (localisées au pancréas) et évoluent favorablement. 1/3 d’entre elles sont sévères et entrainent un décès dans 20% des cas. La pancréatite aigüe est le résultat d’une inflammation du pancréas causée principalement par l’alcool et les calculs biliaires.
La pancréatite aigüe bénigne est essentiellement symptomatique :
- Mise au repos du pancréas (mise à jeun),
- Traitement antalgique pour la douleur,
- Mise en place d’une hyperhydratation par voie intra-veineuse.
Il faut ensuite traiter la cause en enlevant les calculs biliaires ou en demandant au patient d’arrêter de boire de l’alcool.
Le traitement d’une pancréatite grave est beaucoup plus complexe :
La pancréatite aigue sévère évolue en 2 phases. La première phase correspond à une inflammation généralisée, ou syndrome de réaction inflammatoire systémique (SRIS), pouvant toucher tous les organes vitaux (poumon, rein, foie). La prise en charge de la défaillance des organes vitaux est réalisée le plus souvent en réanimation. Lors de la deuxième phase, l’inflammation péri-pancréatique va se nécroser et parfois s’infecter (s’abcéder). Les antibiotiques ne suffisent pas, il faut alors le plus souvent enlever cette nécrose infectée, qui correspond à un véritable abcès autour du pancréas, qui peut diffuser dans l’abdomen. L’ablation de la nécrose par gastroscopie est devenue le traitement de référence, car plus efficace et moins morbide que la chirurgie.
Apres cicatrisation complète de la nécrose péri pancréatique, il faut traiter la cause en enlevant les calculs biliaires ou en demandant au patient d’arrêter de boire de l’alcool.
Pancréatite, le traitement médical et endoscopique en cas d’abcès peri-pancréatique
Dans les pancréatiques aigües sévères, à la phase d’inflammation initiale succède une deuxième phase durant laquelle l’inflammation qui se situe autour du pancréas va se nécroser et former une collection liquidienne (accumulation de liquide), que l’on appelle un pseudo kyste ; à cette phase, dans certains cas, cette nécrose s’infecte et forme un abcès pouvant conduire au décès du patient.
La nécrosectomie endoscopique peut sauver le patient.
A ce stade, il faut évacuer cet abcès peri-pancréatique. Le traitement conventionnel, par chirurgie ouverte (ouverture de l’abdomen) est associé à une mortalité précoce très élevée. Pour diminuer cette mortalité, l’approche endoscopique (par gastroscopie) mini-invasive s’est développée. Des études randomisées, publiées dans les plus grandes revues scientifiques internationales (NEJM, JAMA) ont montré la supériorité de la nécrosectomie endoscopique par rapport à la chirurgie : amélioration de la survie, diminution des complications sévères, diminution du temps d’hospitalisation.
Depuis 5 ans, nous avons mis en place à l’hôpital Saint joseph à Marseille, un parcours de soins spécifique pour les patients atteints de pancréatite aigue grave. Ce parcours de soins coordonne les hôpitaux périphériques ( Salon, Brignoles, Manosque).
A ce stade, il faut évacuer cet abcès peri-pancréatique.
Le traitement conventionnel, par chirurgie ouverte (ouverture de l’abdomen) est associé à une mortalité précoce très élevée. Pour diminuer cette mortalité, l’approche endoscopique (par gastroscopie) mini-invasive s’est développée ; lors d’une gastroscopie, le traitement consiste à créer une communication entre l’abcès (la nécrose infectée) et l’estomac en mettant une prothèse.
Ensuite, on peut passer un gastroscope à travers cette prothèse communiquant entre l’estomac et la nécrose infectée. On peut alors retirer toutes les zones de nécrose surinfectée situées autour du pancréas (dans la cavité rétropéritonéale).Le traitement de référence n’est plus chirurgical mais endoscopique.
Combien de temps pour soigner une pancréatite aiguë ?
Le traitement de la pancréatite aigüe bénigne nécessite le plus souvent une semaine d’hospitalisation.
En cas de pancréatite aigüe grave, la prise en charge est longue et peut durer plusieurs semaines.
La prise en charge de la phase inflammatoire, consiste à traiter les défaillances d’organes le plus souvent en soins intensifs ou en réanimation.
La prise en charge en soins critiques peut durer 1 à 3 semaines en moyenne.
Ensuite, si l’évolution est satisfaisante (cicatrisation de l’inflammation), une semaine en hospitalisation conventionnelle est suffisante et nécessaire avant un retour à domicile ou en soins de rééducation.
Si la nécrose s’infecte, le pronostic est plus sombre.
Des interventions de nécrosectomies endoscopiques ou chirurgicales (par voie rétropéritonéale) sont souvent nécessaires.
La durée d’hospitalisation est d’environ 1 mois en moyenne, un transfert en soins de rééducation durant 2 à 3 semaines est le plus souvent nécessaire avant le retour à domicile.